Le « Voyage en Orient », de Gérard de Nerval, est un grand classique de la littérature du XIXe siècle, à consonances initiatiques, sur trois thèmes notamment, dont certains pourrons trouver une proximité anthropologique avec le III° de l’O.T.O :
-« L’Histoire du calife Hakem », qui est relié mythologiquement à la religion Druze. C’est l’histoire (selon Nerval !) du créateur de la religion Druze, un Calife musulman mystique et amateur de haschish, voulant atteindre l’immensité non atteignable, amoureux de sa propre sœur, la seule qu’il ne peut posséder malgré son pouvoir absolu, contre les règles de la société. Au cours d’une transe, Hakem obtient une révélation, celle de la vraie nature de l’homme, « le seul, le vrai, l’unique Dieu ». Proscrit par l’Islam, et groupant quelques disciples autour d’une secte dissidente qui donnera naissance aux Druzes.
-« Les Druzes du Liban », syncrétisme dans lequel Nerval y rapporte des pratiques particulières [ magie sexuelle (?), résidus de prostitution sacrée ou isiaque (?) ]. Nerval y est fiancé à Salèma, une femme Druze, et considéré comme un initié (de part sa qualité de Loufton, fils de franc-maçon). Cette partie fait référence à l’eschatologie syncrétique des Druzes, inspirée par les courants grecs, arabes, chrétiens et hindouistes, et à la représentation de l’étoile à 5 branches comme figure symbolique de cette religion.
-« Histoire de la Reine du matin et de Soliman, prince des génies », qui est en fait une version du mythe de la franc-maçonnerie dans lequel Hiram et la Reine de Saba entretiennent une relation. Le rapport entre Adoniram et son ancêtre TubalCaïn est explicité, leur destinées étant placée sous le signe de la lignés des Caïnites.
Cette partie, qui concerne Salomon, Hiram et la Reine de Saba, semble inspirées par différentes sources : « Le Testament de Salomon » (IIe-Ve siècle), le « Kebra Nagast » ou « Gloire des Rois » éthiopiens (XIVe), le Coran et la Bible, le Livre d’Enoch, et par des références allégoriques à la franc-maçonnerie.
Frater Hydrargyfer